Représentée par la galerie Capazza
Je ne choisis pas un environnement particulier pour mes photographies. C'est l'environnement lui-même qui me fournit une possibilité de réflexion.
Je prends parfois mes photographies avec un Smartphone, mais j'utilise aussi d'autres formats (24 x 36, 4 x 5, 6 x 6).
Parfois j'écris.
Les photographies accumulées ne répondent pas à un projet préétabli. Je cherche plutôt, en permanence, à mettre à l'épreuve à travers elles mon aspiration poétique.
Quand une série est sur le point d'être terminée, il m'arrive de lui adjoindre de la musique, ou bien, très souvent, de choisir le calme. Le vent faisant claquer une fenêtre, la toux du voisin, un merle énervant, le train passant très vite au loin...
Tous ces sons mystérieux, constitutifs d'un long processus de pensée m'aident à composer mon histoire photographique.
Je photographie et j'écris – un peu – de poésie, afin de trouver le langage d'une réalité immédiate, cohérente, qui me relie à l'environnement et aux autres ; à la recherche d'une logique poétique.
Chronique d’une petite plage
Dans la série « Chronique d’une petite plage » la plage de Corfou semble un petit théâtre, comme une vision d’un monde tranquille.
Assise sur le sable, je regarde défiler des vacanciers en tenue de bain décontractés, insouciants.
Je suis le rythme de cette nonchalance : dans ce petit coin de la mer ionienne, chacun apparaît puis disparaît comme si rien n’existait alentour, comme si le monde se résumait à cela, des allées et venues sans conséquence..
La chronique devient une bande visuelle d’une douceur irréelle et surannée, ou seuls le bruit du ressac, et les rires des enfants font comme un lointain écho du bonheur.
Des moments de rien.
Ce lent défilement de baigneurs en petite tenue, sans complexe, touchants, beaux dans leur simplicité, ravis de tant de frivolité, se laisse caresser par l’eau, le vent et l’air.
Et la lumière.
Anne Solange Gaulier